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“On ne s’est jamais ennuyé!”

Ils cumulent à eux trois plus d’un siècle d’expérience au sein des Services industriels de Bagnes (SIB), puis d’ALTIS. À quelques mois d’intervalle, Fabiola Sallahi, Pierre-Alain Troillet et Pierre-André Gard s’apprêtent à prendre leur retraite. Retour sur leur parcours, l’évolution de leur métier et les secrets de leur longévité au sein de l’entreprise.

Fabiola, Pierre-Alain et Pierre-André se connaissent depuis plus de 30 ans. Et ça se voit. Il règne entre eux une franche camaraderie et un profond respect. Les souvenirs et les anecdotes fusent au moment de tourner les pages de l’album photo tenu par Fabiola, majoritairement consacré à la vie de l’entreprise dans les années 1990. À chaque image, ou presque, les éclats de rire s’élèvent dans l’open space où nous nous rencontrons. Certaines mettent en scène les trois protagonistes du jour. Parfois, à l’heure de l’apéro. « Le rituel de l’apéro du vendredi après-midi a disparu, regrette Fabiola. C’était une autre époque, où on prenait davantage le temps de se retrouver entre collègues. »

Personnel quintuplé

Alors qu’elle comptait une trentaine de personnes à la fin des années 1980, l’entreprise en emploie aujourd’hui cent cinquante. La croissance des effectifs et la diversification des activités contribuent naturellement à la dilution des contacts. Pour autant, l’esprit d’équipe n’a pas disparu, et reste bien ancré au sein des services. « Sous l’effet du développement de la société, la convivialité et la proximité qui existaient à l’échelle de l’entreprise se sont recentrées à l’échelle des services, relèvent Pierre-Alain et Pierre André. C’est tout à fait normal. »

Révolution informatique

S’il est un facteur qui a radicalement transformé leurs métiers, c’est bien l’informatique. « Passer de la machine à écrire à l’ordinateur, cela a été une révolution, se souvient Fabiola. Idem avec l’arrivée du fax ! Avant, je faisais les décomptes d’heures à la main. Maintenant, tout est informatisé, même si le système reste perfectible. » Les débuts d’internet et de la téléphonie mobile ont aussi bouleversé les pratiques. Le temps où un seul natel de piquet était à disposition pour toute l’entreprise est révolu.

La technologie a par ailleurs accéléré les processus, à l’image des décomptes mensuels de fourniture d’électricité, comme l’évoque Pierre-Alain : « J’aime à me rappeler le temps où, chaque premier jour du mois, on partait en tournée pour relever les compteurs principaux 65 kV et 16 kV. On en profitait pour partager une fondue à midi. Aujourd’hui, l’opération se fait en quelques clics, à distance. Et je ne parle même pas de l’intelligence artificielle, qui, depuis quelques années, nous pousse à repenser la gestion de certaines de nos activités. Ces nouveaux outils ont beaucoup à nous apporter en matière d’efficience. »

Pas de place pour la monotonie

À quoi attribuer leur fidélité de plus de 30 ans chacun à l’entreprise ? Les trois futurs retraités sont unanimes : « On ne s’est jamais ennuyé ! Les changements dans nos professions ont été tels qu’on n’a pas l’impression d’avoir travaillé durant tout ce temps au sein de la même entreprise. » La chance de vivre de l’intérieur les évolutions majeures du domaine de l’énergie a été une source de stimulation, tout comme les possibilités de formation continue. « On nous a fait à tous les trois confiance pour développer nos compétences et évoluer au sein de l’entreprise. Nous sommes reconnaissants envers les directions que nous avons côtoyées de nous avoir offert ces opportunités. »

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