
Fontainier chez ALTIS depuis 2019, Gérard Puippe, dit « Johnson», a pour mission de garantir la qualité de l’eau potable pour la population bagnarde.
Comment êtes-vous devenu fontainier ?
Après avoir exercé comme installateur sanitaire et dans les travaux publics à Vollèges, j’ai suivi une formation de surveillant de réseau, la base pour devenir fontainier. Encouragé par mon chef de l’époque à passer le brevet de fontainier, j’ai saisi cette opportunité. En 2019, à la suite de la fusion de Vollèges et Bagnes, j’ai été affecté au réseau d’eau de Val de Bagnes pour le moderniser et l’améliorer. J’ai du plaisir à effectuer ces contrôles dans nos belles montagnes. Il me tient à cœur de préserver cette ressource et d’informer les gens sur sa qualité.
Combien de sources alimentent la commune ?
Nous exploitons et contrôlons mensuellement 76 sources d’eau. En plus des vérifications régulières, les tests sont renforcés au printemps, lors de la fonte des neiges, ainsi que lors de fortes pluies. Les paysans à l’alpage sont également informés pour éviter toute contamination. C’est un travail d’anticipation et de prévention pour assurer une eau potable de qualité pour tous les villages de la commune.
« Consommer une telle eau est une
chance, mais aussi le résultat de notre
travail d’autocontrôle, qui vise à
conserver cette qualité. »
Quel est votre rôle ?
Je suis responsable de la qualité de l’eau en m’assurant qu’elle reste potable, sans contamination bactériologique ou chimique. Ma tâche inclut la gestion des ressources en eau pour garantir une disponibilité continue, notamment en vérifiant les 50 réservoirs, les chambres de captage et les stations de traitement sur le territoire. Chaque mois, nous vérifions les paramètres des 76 sources: débit, température et qualité chimique de l’eau. Nous devons aussi protéger les zones de captage des intrusions humaines et animales, comme les vaches d’alpage. Je collabore également avec le laboratoire cantonal pour les analyses officielles.
Combien d’analyses de l’eau cela représente-t-il par année ?
ous réalisons environ 200 analyses chimiques et bactériologiques par an auprès du laboratoire cantonal. Si on y ajoute les contrôles sur le terrain et les analyses au laboratoire d’ALTIS, le nombre total atteint près de 2000 analyses annuelles. Un système de surveillance continue permet de détecter tout problème 24 heures sur 24. Si une alarme se déclenche, nous intervenons immédiatement. Chaque année, nous transmettons également un rapport à la population concernant la qualité de l’eau.
Vaut-il mieux boire l’eau du robinet que l’eau en bouteille ?
Je connais notre eau comme personne, alors je dirais que oui (rires). Le Canton et nous-mêmes effectuons de nombreux contrôles et organisons des campagnes de sensibilisation. Aucun polluant majeur, comme les PFAS ou des pesticides interdits, tels que le chlorothalonil, n’a été détecté dans notre réseau. L’eau en bouteille est également soumise à des normes strictes, mais l’eau du robinet de notre région est tout aussi fiable, voire davantage. L’eau minérale de Sembrancher existe en bouteille aussi, et elle est très bonne ! (Rires)
Est-ce que l’eau de la région est bonne ?
Oui, notre eau est de très bonne qualité. Consommer une telle eau est une chance, mais aussi le résultat de notre travail d’autocontrôle, qui vise à conserver cette qualité. Elle respecte toujours les normes bactériologiques. Parfois, des dépassements chimiques mineurs sont détectés, mais ils sont rapidement corrigés en mélangeant plusieurs qualités d’eau, par exemple en ajoutant de l’eau traitée ou de l’eau de source. Si une contamination grave survient, nous mettons en place une désinfection de l’eau dans le cas où nous ne pouvons pas la mettre en décharge. Sinon, elle est versée dans la nature plutôt que dans le réseau d’eau potable, pour éviter l’ajout de produits chimiques et la garder la plus naturelle possible.