Transition énergétique, mode d’emploi

« Un bâtiment neuf ne peut plus être doté d’une chaudière à mazout ou à gaz. Le propriétaire doit obligatoirement opter pour une énergie renouvelable. »

Joël FOURNIER
Chef du Service de l’énergie
du Canton du Valais

Joël Fournier dirige depuis 2017 le Service cantonal de l’énergie et des forces hydrauliques. Il livre les grands changements de la nouvelle loi cantonale sur l’énergie, introduite le 1er janvier 2025.

Quels sont les principaux changements apportés par la nouvelle loi cantonale sur l’énergie ?

La nouvelle législation s’adresse majoritairement au parc immobilier existant, qui doit être largement amélioré pour atteindre les objectifs énergétiques légaux. Elle combine exigences et soutien financier.

Peut-on encore se chauffer au mazout ?

Un bâtiment neuf ne peut plus être équipé d’une chaudière à mazout ou à gaz. Le propriétaire doit obligatoirement opter pour une énergie renouvelable. Il a le choix entre une pompe à chaleur, un chauffage à bois ou à pellets, du solaire thermique ou le chauffage à distance. Pour les bâtiments existants, c’est au moment du remplacement de la chaudière que ce choix doit se faire. À défaut, les besoins de mazout doivent être réduits de 20 %, par exemple en améliorant l’isolation.

Qu’en est-il des aînés qui ne peuvent pas effectuer ces travaux ?

Pour les propriétaires ne disposant pas de moyens suffisants pour satisfaire les exigences légales, des dérogations peuvent être accordées après analyse de la situation par la Commune et par le Service de l’énergie.

Et pour les logements chauffés à l’électricité ?

Les nouveaux chauffages électriques sont interdits depuis 2011. Un chauffage électrique centralisé, soit une chaudière qui chauffe de l’eau pour alimenter des radiateurs, devra être remplacé d’ici au 31 décembre 2039. Si on parle de radiateurs électriques, ils devront, en cas de rénovation d’envergure, être remplacés. La loi fixe cependant certaines exceptions pour les bâtiments de classe énergétique D, pour les salles d’eau, ou pour les surfaces de moins de 50 m2.

Et pour les résidences secondaires ?

Pour les locaux utilisés de manière intermittente, tels que résidences secondaires, espaces associatifs, lieux de culte, etc., le propriétaire a dix ans pour se doter d’une commande à distance permettant d’abaisser la température quand les locaux sont vides.

Passons à la production d’électricité: tout le monde va devoir s’équiper de panneaux solaires ?

Les nouvelles constructions ont effectivement l’obligation de produire une certaine quantité d’électricité. Celle-ci est calculée en fonction de la taille de la surface habitable. Pour 150 m2, il faut prévoir un minimum de 15 m2 de panneaux photovoltaïques. Pour les bâtiments existants, l’obligation est identique, mais ne se déclenche qu’en cas de travaux de rénovation en toiture (dépose). Quant aux bâtiments existants dont la toiture dépasse 500 m2, ils ont 25 ans pour mettre en place une production solaire indépendamment de la réfection de la toiture.

Vous disiez que les propriétaires seraient soutenus. Les subventions sont-elles garanties ?

Oui, elles se font via le Programme Bâtiments. La nouvelle loi cantonale prévoit de garantir des aides financières jusqu’à fin 2030. Pour la suite, cela dépendra des moyens à disposition. Et puis, d’autres soutiens sont en place, comme la possibilité de déductions fiscales, un tarif de reprise plancher de 6 centimes le kilowattheure pour l’énergie solaire, ou encore des subventions additionnelles dans certaines communes.


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